Marcelle Pichon : une histoire de famille

Arbre généalogique de Marcelle Pichon.

Acte de naissance de Pierre Pichon, l’arrière-grand-père de Marcelle, né à Ambrault (Indre) en 1818, de parents journaliers et lui-même sera journalier toute son existence.

Registre du recensement de l’année 1836 du village de Bommiers (Indre), avec les aïeux de Marcelle au grand complet résidant tous sous le même toit.

En l’espace de deux ans, la mère, la femme et le fils de 2 ans de Pierre Pichon, l’arrière-grand-père de Marcelle, décèdent coup sur coup en 1857 et 1858. Une étrange série noire, qui modifia le destin de la famille Pichon… (voir pastille 43)

Car à peine veuf, Pierre Pichon se remaria en 1858, toujours à Bommiers, avec Marie Ribault, fille de parents laboureurs, qui deviendra l’arrière-grand-mère de Marcelle. (Après le décès de Pierre Pichon en 1869, Marie Ribault – qui fut journalière et domestique – se remaria en 1882, encore et toujours à Bommiers, avec Jean-Baptiste Moreau, un cultivateur de 57 ans, lui-même veuf.)

Acte de naissance de Charles Pichon, fils de Pierre Pichon et de Marie Ribault, futur grand-père de Marcelle, évidemment à Bommiers (Indre), 1859.

Acte de mariage de Charles Pichon et Marie Lemoine, les grands-parents de Marcelle, à Issoudun (Indre), en 1884.

Livret militaire de Charles Pichon, le grand-père de Marcelle, classe 1879, bureau d’Issoudun Sud. Premier des Pichon à quitter l’Indre et à sortir de la condition d’ouvrier agricole, il sera employé à la Compagnie des chemins de fer Paris-Orléans et décédera loin de son Berry natal, au Kremlin-Bicêtre, en 1901. Les cheveux châtains, le nez petit et le visage plat, son degré d’instruction est classé « 3 », le plus haut.

Acte de naissance de Charles Pichon, le père de Marcelle, en 1898, à Saint-Sulpice-Laurière (Haute-Vienne), où se trouvait un centre de dépôt du PO. Il fut baptisé du même prénom que son père, lequel décéda lorsqu’il avait seulement 3 ans, en 1901.

Acte de naissance d’Eugénie Landré, future mère de Marcelle, à Le Pin (Allier), en 1900, d’un père vigneron (voir aussi pastille 17). Pour venir de régions situées dans le centre de la France, les parents de Marcelle se marièrent à Paris, s’émancipant l’un et l’autre du berceau géographique de leur famille.

Registre des naissances des trois sœurs Landré à Le Pin (les tantes de Marcelle, donc) : Félicie (1898), Eugénie (1900) et Alice (1902). Seule Eugénie fera sa vie à Paris, les deux autres sœurs demeurant toute leur existence à Le Pin ou dans les environs.

Marié en 1897 à Le Pin avec Claudine Trouillet, le père des sœurs Landré, François Landré (le grand-père maternel de Marcelle, donc), était borgne de l’œil droit, ce pourquoi l’armée le renvoya dans ses foyers, comme l’indique son livret militaire. Or, Félicie épousa en 1923 Armand Lefèvre qui, lui, avait perdu l’œil gauche à la guerre de 14…

Acte de mariage de Charles Pichon et Eugénie Landré, les parents de Marcelle, à la mairie de Paris 6e, le 17 juillet 1920.

Acte de naissance de Marcelle Pichon, mairie de Paris 15e, le 3 février 1921, ce qui signifie que sa mère était enceinte d’elle lors de son mariage sept mois plus tôt… Les notes marginales, à gauche, détaillent ses deux mariages avec Victor Baisse (1940), puis Anouar Moualhi (1954), ainsi que leurs annulations. En haut à gauche, l’employé de mairie a écrit : « Décédée à Paris, 18e. Décès constaté le 22 août 1985, paraissant remonter à plusieurs mois. » (voir aussi pastille 23)

Livret militaire de Charles Pichon, le père de Marcelle, bureau de Châteauroux, classe 1928. Exempté pour « faiblesse », il exerçait déjà la profession de coiffeur. Mesurant 1,65 m, les yeux marrons foncés et le visage ovale, son degré d’instruction est classé « 2 ».

En 1924, Charles Pichon figurait sur les listes électorales du quartier Javel en tant que coiffeur domicilié 144 rue de Javel, Paris 15e. Pour qui votait-il ?

Acte de décès de Charles Pichon, le père de Marcelle, le 2 mai 1968, à l’âge de 70 ans, à Paris 15e.

Livret militaire d’Ernest Pichon, frère ainé de Charles (ils avaient 13 ans d’écart), bureau d’Issoudun Sud, 1905. Boulanger sur le paquebot Le Provence, l’oncle de Marcelle fut plusieurs fois blessé pendant la guerre de 1914-1918, souffrit de paludisme et fut décoré. Il se retira à Bourges et mourut en 1933, à l’âge de 48 ans, à La Guerche (Indre-et-Loire).

Acte de décès d’Eugénie Landré, la mère de Marcelle, à l’âge de 83 ans, à Ris-Orangis (Essonne), en mars 1983. Un an et demi plus tard, Marcelle s’enfermait chez elle et se laissait mourir de faim…

BONUS : Au hasard des recherches dans les archives, voici le livret militaire extrêmement chargé de Georges Gagnon, né en 1863 à Châteauroux (Indre). Braconnier multirécidiviste, il fut aussi condamné pour « complicité d’adultère »…

… Or, les registres des naissances de la ville de Châteauroux indiquent que Georges Gagnon avait une sœur jumelle (Alexandrine), née comme lui le 25 avril 1863, à 1 heure du soir…

… Hélas, la petite Alexandrine décéda trois semaines après sa naissance, laissant son frère jumeau seul et orphelin de sœur. Une explication à la vie chaotique de Georges Gagnon et à sa manie de braconner sur les terres d’autrui ?