Dans Les carnets de la momie publié au Japon en 1989, l’écrivain tokyoïte Shimada Masahiko imagine un homme se laissant mourir de faim et écrivant pendant 62 jours le journal de son agonie. Voilà qui met la littérature au pied de son mur. Car si Les carnets de la momie, en tant que fiction, possède quelque chose que le journal de Marcelle (et celui du négociant de la ville de S) ne possède pas ; inversement, le journal de Marcelle (et celui du négociant de la ville de S) possède quelque chose que Les carnets de la momie ne possède pas. Et dans l’un et l’autre cas, ce « quelque chose » n’a ni la même valeur ni la même portée. (À gauche, couverture de l’édition française des Carnets de la momie, 2012, Caractères ; à droite, affiche du film ayant été tiré du livre, The sound of insectes, Peter Liechti, 2009)