Ses vingt ans, Marcelle Pichon les vécut pendant l’Occupation. Avec deux enfants en bas-âge, elle connut donc les queues interminables pour trouver chaque jour de quoi manger, le couvre-feu, les panneaux indicateurs du Gross-Paris, le charbon rationné pour se chauffer, les soldats allemands se pavanant et les voies plus ou moins impénétrables des désirs… Mais le plus vital était les cartes d’alimentation qui permettaient, quoique chichement, de se nourrir. Les perdre, c’était être « condamné à mourir de faim ». Et dire que, 40 ans plus tard, Marcelle Pichon choisit de cesser de s’alimenter…