Le portrait de Florence Pichon

Le portrait de Dorian Gray (Oscar Wilde, 1891) raconte l’histoire d’un jeune homme tellement angoissé à l’idée de perdre sa beauté et sa jeunesse qu’il en vient à échanger son être avec son paraître. Une clé pour comprendre notre époque terriblement soucieuse de « look » (physique et cérébral)… et pour comprendre le destin tragique de Marcelle Pichon ? Car à quel point devint-elle la belle Florence, mannequin chez Fath ? Au point d’enfermer Marcelle en son for intérieur et prendre sa place dans le monde, exactement comme Dorian Gray échange son rôle avec son image ? Et à la fin, Florence tua Marcelle comme Dorian poignarde son portrait ?

Affiche du célèbre film d’Albert Lewin, que Marcelle vit peut-être au cinéma à sa sortie en 1947, à une époque où, âgée de 26 ans et déjà mère de deux enfants, sa carrière de mannequin venait possiblement de prendre fin et qu’elle se demandait peut-être quoi faire de sa beauté….

Hurd Hatfield dans le rôle de Dorian Gray… avec son portrait idéalisé… et l’être hideux qu’il est intérieurement devenu et qu’il dissimule aux autres. Mais qui est le véritable monstre ?

C’est le peintre portugais Henrique Medina qui, pour les besoins du film d’Albert Lewin, peignit le portrait de Dorian Gray dans toute sa beauté socialisée, tandis que Malvin Marr Albright réalisa le portrait de Dorian Gray dans toute sa vérité culpabilisée.

Vision possible de Marcelle Pichon après la découverte de son cadavre dix mois après son décès, en août 1985. (Momie mexicaine datée de 1833, musée de Guanajuato)