Marcelle à l’école de la République 

Habitant rue de Javel, la petite Marcelle Pichon fut forcément scolarisée dans une école du 15e arrondissement de Paris. Quelle école ? Malheureusement, très peu de registres d’inscription datant des années 1920 et 30 (Marcelle est née en 1921) ont été conservés. (Ici, Registre des années 1927 à 1933 de l’école de jeunes filles du 36 rue Violet, toute proche de la rue de Javel)

Une Marcelle Pichon apparaît dans la liste des élèves de l’école maternelle de la rue Michel Sextius, à 10 minutes à pied de la rue de Javel. Mais le « folio 4 » ayant disparu, impossible de savoir s’il s’agissait de Marcelle Pichon, née le 3 février 1921.

Rue Violet, on trouve une élève Pichon, mais prénommée Denise. Née dans le Finistère en 1918 d’un père décédé et d’une mère travaillant au ministère des finances, cette petite Pichon avait une « bonne intelligence », une « bonne tenue » et un « caractère fermé ». Car à l’époque, les élèves étaient notés sur leur « intelligence », leur « tenue » et leur « caractère ».

À l’école Saint-Lambert, une autre élève Pichon, mais prénommée Simone, née en 1922 de parents concierges. Sa conduite était « bonne » mais son intelligence « moyenne ». Et Marcelle : quelles appréciations ? Quelle petite fille était-elle (selon les critères éducatifs de l’époque ?)

Certains noms font écho…

… D’autres sont plus difficiles à porter que d’autres. Ainsi la petite Jacqueline Cocu, fille d’un cantonnier de la ville de Paris, était-elle une « enfant molle ».

Ou encore Arlette Venin, fille d’un boulanger et d’une fille de salle, dont le caractère était « fermé et peu souple ».

Quant à la petite Édith Juif, née en 1923 d’un père dessinateur (école de la rue Lacordaire) : que devint-elle ? Que devint sa « bonne conduite » en 1940 ? Et Andrée Jamelot, sa copine de classe, qui était une « élève dissimulée et paresseuse » ? Et les autres ? Toutes les autres ?

Rue des Volontaires, Jacqueline Nadiras était une élève « docile », Yolande Ranise était dotée d’un « caractère mou » et Denise Moulinier douée d’une « intelligence médiocre » mais « romanesque » ! En revanche, Denise Pivonet était une « enfant charmante, très bien élevée » et possédant un « excellent cœur ». Il est vrai que son père était sous-directeur chez Panhard, alors que les trois autres étaient issues de milieux populaires… À noter que Gisèle Ospital, fille de coiffeur née en 1925, avait une « très bonne tenue, un caractère docile, une conduite exemplaire et une intelligence très moyenne ». Comme Marcelle Pichon ? Laquelle, fille de coiffeur, partira elle aussi à 15 ans en apprentissage coiffure, chez Degasne (voir pastille 12).