Journal de guerre du sous-lieutenant Raymond Bouillier

Mobilisé sur le front de l’Est le 2 septembre 1939, mon grand-père paternel, le sous-lieutenant Raymond Bouillier, fut fait prisonnier par les Allemands le 22 juin 1939 à Toul, avec toute son unité (la 607e batterie antichars hippomobile). Il avait alors 23 ans et, depuis peu, était papa d’un petit garçon (mon père), qu’il ne retrouvera que six ans plus tard, à son retour de captivité, le 30 octobre 1945 (il a alors 29 ans !). Interné au camp de Nuremberg (avant d’être envoyé dans différents oflags), il s’empressa d’écrire dans un petit carnet comment, dans un premier temps, il eut toutes les peines à rallier son unité, alors que l’armée française est en déroute et, devant l’avancée irrésistible de la Wehrmacht, les populations jetées sur les routes dans le plus grand désordre ; dans un deuxième temps, comment, après avoir engagé le feu à Bezonvaux et perdu trois hommes, il fut contraint de se rendre à l’ennemi, avec son unité et tout son armement. Un carnet rédigé pour ne pas oublier ce qu’il avait vu, vécu et enduré ; et un document pour l’histoire, à hauteur d’homme, décrivant aussi bien les raisons de la défaite de l’armée française que les intenses horreurs de la guerre. Moi qui cherchais le journal d’agonie de Marcelle Pichon, j’aurais au moins découvert le journal de guerre de mon grand-père. Que je livre ici dans son intégralité. (À noter que le récit que fait le sous-lieutenant Bouillier de l’engagement survenu à Bezonvaux se trouve confirmé par le compte-rendu de ces événements mis en ligne par la mairie de Bezonvaux, quoique son nom soit mal orthographié – voir ici).

© Collection privée.

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Carte des différents oflags où le sous-lieutenant Bouillier fut successivement enfermé lors de ses six années de captivité, entre le 23 juin 1939 et le 30 octobre 1945.