Une artiste de la faim ?

Dans sa nouvelle Un artiste de la faim, écrite en 1921 (l’année de naissance de Marcelle Pichon), Franz Kafka s’est inspiré des « champions de jeûne » qui se produisaient dans les cirques et les music-hall à la fin du XIXe siècle et jusqu’au milieu du XXe siècle, tel le « jeûneur Wolly » faisant son numéro dans une cage installée dans le hall du Petit Journal en novembre 1925 et que le journal culturel Comœdia surnommait en 1926 le « roi des jeûneurs ». Impossible de savoir si Marcelle Pichon assista un jour à ce genre d’exhibitions qui attiraient les foules. Non plus si elle lut la nouvelle de Franz Kafka. Soit l’histoire d’un jeûneur qui, se produisant dans un cirque, finit par mourir de faim dans sa cage, oublié de tous. Juste avant d’expirer, il avoue que s’il avait eu le choix, s’il avait pu faire autrement, il ne serait jamais laissé mourir de faim. Ah non, il se serait empiffré comme tout le monde ! Sauf qu’il doit s’affamer. Et pourquoi le doit-il ? Parce qu’il n’a jamais réussi à trouver d’aliments qui lui « plaisent ». Et Marcelle ?